Le dernier bénéfice
KLOTEN L’aéroport affiche un gain de 700 000 francs au premier semestre. Mais ces résultats ne résisteront pas à la future cure d’amaigrissement de Swiss, selon un ancien porteparole qui vient de sortir un livre
La hausse des taxes s’est révélée payante. Unique, la société d’exploitation de l’aéroport de Zurich, affiche un « petit » bénéfice net de 700 000 francs au premier semestre, alors que son bénéfice brut, avant déduction des intérêts à rembourser et des impôts, dépassait les 20 millions de francs. Mais cet exploit ne risque pas de se répéter avec les résultats annuels. Le nouvel amaigrissement de Swiss, dès l’automne, devrait faire reculer le nombre de passagers de 8%, soit une perte de près de 6 millions de voyageurs si l’on compare ses chiffres avec ceux de l’an 2000, l’année précédant la débâcle de Swissair.
A l’instar de Swiss, l’aéroport a aussi pris des mesures d’économie avec la suppression d’une centaine d’emplois et la fermeture, à la fin d’août, du Terminal B, rendu inutile avec l’ouverture du Terminal E. Mais toutes ces mesures ne sont guère suffisantes si l’on croit Lukas Hässig, un ancien porte-parole de l’aéroport, aujourd’hui journaliste de Facts. D’après son livre « Kloten[0]–Clan[0] », sorti hier à Zurich, Kloten ne peut compter que sur 15 millions de passagers en 2005.
L’auteur n’est pas tendre avec les responsables de l’aéroport. Selon le journaliste, ils « rêvent toujours d’un aéroport faisant partie du top 10 mondial ». Après avoir analysé la situation qui prévaut actuellement dans l’aviation civile, l’auteur arrive à la conclusion que Zurich n’atteindra pas le nombre de passagers suffisant pour rentabiliser ses nouvelles infrastructures. Rien que le paiement de la dette lui coûte déjà 100 millions par année. Côté politique, le journaliste affirme que la direction de l’aéroport « n’a pas les mains libres », car trois conseillers d’Etat zurichois siègent au conseil d’administration. Ces derniers tiendraient trop compte des conséquences de leurs décisions sur les votants zurichois. L’avenir de Kloten ? Un « aéroport de taille moyenne avec quelques vols intercontinentaux directs », comparable à Düsseldorf ou à Oslo. Toujours selon l’auteur, Zurich doit prendre exemple sur Genève, qui a réussi à s’affirmer après le retrait de Swissair.
Victor Fingal (avec ats)